Saône-et-Loire : une mère devant les Assises, soupçonnée d’avoir étouffé son fils de 8 ans
L'enfant avait été retrouvé le 5 février 2018 par des policiers que sa mère avait elle-même alerté. Elle avait évoqué un cambriolage ayant dégénéré.
Enfanticide ou cambriolage qui a mal tourné ? A partir de ce jour, une mère apparemment sans histoire est jugée devant les assises de Saône-et-Loire pour la mort de Luca, retrouvé étouffé avec un sac plastique. Il avait 8 ans. C’est dans une petite maison HLM de Saint-Rémy, dans la banlieue de Châlon-sur-Saône, qu’il avait été découvert.
Deux cambrioleurs
Aux policiers, qu’elle avait appelé pendant la nuit du 4 au 5 février 2018, elle avait affirmé que deux cambrioleurs s’étaient introduits dans le logement qu’elle partageait avec son fils, qu’ils l’avaient molestée avant de s’en prendre à Luca. Trois jours après son placement en garde à vue elle était remise en liberté, avant finalement d’être mise en examen pour meurtre et écrouée au mois de mars. La mère n’a jamais changé de version, s’en tenant au cambriolage qui a mal tourné. Son avocat interroge : “Elle est décrite comme une bonne mère, aimante. Pourquoi aurait-elle tué son fils? Son fils était tout pour elle”. Et précise qu’elle n’a “aucun antécédent judiciaire ou psychiatrique”.
“Sa théorie ne tient pas”, pour le partie adverse
Mais cela ne suffit pas aux yeux de Me Agnès Ravat-Sandre, partie civile pour l’association Enfance et Partage, et pour Charlène, 26 ans, demi-sœur ainée de la petite victime : “Nous ne sommes pas convaincus”. L’avocate ajoute : “La question est de savoir si la mère restera sur ce qu’elle a dit ou si elle nous dira autre chose”. Certes, elle admet que la mise en cause n’a pas antécédent psychiatrique ni judiciaire, mais elle pointe un “profil très particulier”, sans plus de précisions à ce moment. Elle conclut en évoquant “des éléments matériels à discuter”. Le verdict est attendu en toute fin de semaine.