Six galaxies prises au piège dans un trou noir datant de la jeunesse de l’Univers
La scène s'est déroulée quand l’Univers n’avait même pas un milliard d’années. Ce trou noir d’un milliard de masses solaires a pris au piège six galaxies dans des filaments cosmiques.
Les trous noirs n’en finissent pas de fasciner. Alors qu’au début du mois dernier, un de masse intermédiaire était découvert pour la première fois, c’est cette fois une scène très ancienne qui a été captée par le Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili.
Une toile d’araignée cosmique
Qu’ont découvert les astrophysiciens ? Un amas de six galaxies piégées dans des filaments cosmiques similaires à une toile d’araignée, happés par un trou noir supermassif d’un milliard de masses solaires, et niché au centre de la structure. Marco Mignoli de l’Institut d’astrophysique de Bologne (Italie) et auteur principal de l’étude parue dans Astronomy & Astrophysics, explique que ces trous noirs sans doute consécutifs de l’effondrement d’étoiles primitives constituent “l’un des objets astronomiques les plus difficiles à comprendre”. Françoise Combes, du laboratoire LERMA de l’Observatoire de Paris-PSL et récente médaillée d’or du CNRS, indique quant à elle à l’AFP : “Avant, on pensait qu’ils étaient petits et qu’ils croissaient au fil du temps, sur 13 milliards d’années. Mais le fait d’en trouver aussi tôt dans l’histoire de l’Univers montre qu’ils ont évolué beaucoup plus rapidement”. En effet, ce phénomène de piège se serait déroulé alors que l’univers n’avait même pas un milliard d’années.
La raison de cette croissance
Les auteurs de l’étude expliquent que cette rapide croissance serait due au fait que la toile de filaments et les galaxies s’y regroupant en amas contiennent assez de gaz pour alimenter en “carburant” le trou noir. Il dévore le gaz des filaments de la galaxie principale au coeur de laquelle il se tapit, se muant rapidement en géant. Barbara Balmaverde, elle aussi de l’Institut d’astrophysique de Bologne et co-auteure de l’étude, va même plus loin : “Nous pensons n’avoir vu que la partie émergée de l’iceberg, et que ces quelques galaxies découvertes autour du trou noir ne sont que les plus brillantes”.
1/ With the help of our Very Large Telescope #VLT, astronomers have found six galaxies trapped in the web of a supermassive black hole when the Universe was less than a billion years old.https://t.co/bArJngYQKO
Credit: @ESO /L. Calçada pic.twitter.com/a7ZqUYitvO
— ESO (@ESO) October 1, 2020