9/10 des jeunes de Seine-Saint-Denis pensent être discriminés par la police et la justice
C'est une vaste étude qui a été menée par le département pour mettre en lumière les discriminations et possibles solutions.
Alors que les dérives policières et autres violences sont dénoncées ces derniers jours, notamment le contrôle au faciès à l’encontre des minorités, Franceinfo partage une enquête réalisée par Harris Interactive en Seine-Saint-Denis, commandée par le conseil départemental. Cette dernière interroge les jeunes du département, entre 18 et 24, sur leur rapport avec la police et la justice. 9/10 estiment être discriminés. Un sentiment commun pour la population du 93 plus généralement, avec 8/10 des habitants qui partagent cette idée.
“Il faut un grand plan national de lutte contre les discriminations”
C’est ce qu’estime Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. L’homme se dit peu surpris par les résultats de cette étude, expliquant que dans le département, il existe “ce sentiment de discrimination à la fois sociale, territoriale“. Une déclaration alors qu’un jeune garçon de 14 ans, Gabriel, accuse la police de violences lors d’une interpellation à Bondy, le visage durement abîmé.
Cette étude révèle également que les habitants de Seine-Saint-Denis se sentent discriminés à l’embauche (87%), pendant la recherche d’un job (88%) mais également lors de la recherche d’un logement (85%). 56% des citoyens du 93 estiment avec été victimes de discrimination ces cinq dernières années, et 38% pensent que vivre dans ce département les exposent de facto à un rejet. Pour 42%, les discriminations sont récurrentes ces cinq dernières années et lient à 80% ce racisme à leur couleur de peau, leur religion et leur quartier de vie.
Les habitants de Seine-Saint-Denis ont également été interrogés sur les solutions à apporter contre cette discrimination. 95% pensent que l’éducation a un rôle primordial, 92% estiment que les maires ont un rôle à jouer, 89% pour le gouvernement, même chiffre pour les associations, 88% pour les défenseurs des droits et 86% pour le département.
Stéphane Troussel pense quant à lui que, face au mobilisations récentes en France amorcées par la mort de George Floyd aux USA, homme noir, pendant un contrôle policier, les choses sont sur le point de bouger : “J’ai le sentiment qu’avec les mobilisations actuelles, nous sommes à un tournant qui doit être l’occasion de sortir enfin du déni concernant les discriminations“