Déconfinement : “incompréhension, colère” pour le monde de la nuit
Pour les discothèques, il s'agira du deuxième été sans possibilité d'ouvrir les portes. 10% des établissements ont déposé le bilan depuis un an, selon l'UMIH.
Thierry Fontaine, responsable des établissements de nuit à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), est abasourdi. Dans le calendrier dévoilé par Emmanuel Macron jeudi, la réouverture des discothèques n’est pas mentionnée. Le responsable tonne : “Je suis scandalisé ! Le président promet que tout le monde aura une vision d’avenir, une date, or ce ne sera pas le cas pour les discothèques. Comment le prendre ? Comment peut-on traiter comme cela des gens générateurs d’emplois, qui paient leurs impôts, qui ont tout investi dans leur projet ?”.
“Un coup de massue”
À franceinfo, celui qui est également propriétaires de deux boîtes de nuit évoque “un coup de massue, de l’incompréhension, de la colère (…) Depuis le 13 mars, l’année dernière, on ne nous a jamais laissé la chance d’ouvrir”. Et il poursuit : “Quinze mois sans salaire ! Que n’importe lequel de vos auditeurs se mette à notre place et se demande comment on peut vivre ! On n’a même pas le droit au RSA. On n’a pas un euro depuis quinze mois. C’est dramatique”.
“Des gens au bord du gouffre”
Thierry Fontaine parle de patrons “en colère, désespérés, en dépression, qui ne savent pas ce que va devenir leur vie, leur commerce. Ces gens-là sont sont au bord du gouffre”. Le responsable déplore qu’on leur demande d’attendre : “On nous aurait dit que c’était jouable au 15 juillet. Qu’on nous donne des critères. Même pas, on n’a même pas la décence de nous donner ces informations”.
150 dépôts de bilan en 2020
Craignant que cet été se passe comme celui de 2020, à savoir la multiplication de fêtes sauvages et “Des dealers qui vont louer des villas en Airbnb pour alimenter notre jeunesse avec leurs produits stupéfiants”, il pointe également 150 dépôts de bilan entre mars et décembre 2020. Mais il préfère rester optimiste et combattif, citant le concert test de Barcelone de la fin du mois de mars dernier : “sur 5 000 personnes lors d’un concert, sans distanciation sociale, masqué et en dansant, a prouvé qu’il y avait zéro contamination. Nous serions prêts à devoir imposer un test PCR, ou le pass sanitaire, le masque. Mais on nous dit que ça n’est pas faisable, mais ça s’est bien fait à Barcelone”.