Les clés de la longévité féminine dévoilées par une nouvelle étude sur l’écart hommes-femmes

Image d'illustration. Scène de jardin paisible avec yoga pour le bien être mentalADN
Une récente étude met en lumière les raisons pour lesquelles les femmes affichent une espérance de vie supérieure à celle des hommes, dévoilant les mécanismes biologiques et comportementaux qui expliquent cet avantage en matière de longévité.
Tl;dr
- Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, partout.
- Facteurs génétiques, comportements et rôles de soins impliqués.
- Les habitudes de vie peuvent réduire l’écart de longévité.
Un avantage féminin qui traverse les espèces
L’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes intrigue depuis des décennies. Mais il s’avère que ce phénomène dépasse largement le simple cadre humain. Une étude menée par le Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, récemment publiée dans la revue Science Advances, révèle que, chez près de trois quarts des 528 espèces de mammifères étudiées, les femelles affichent une longévité supérieure, avec en moyenne 13% d’années vécues en plus.
Selon l’auteur principal, Fernando Colchero, cette tendance s’enracine dans l’évolution sur plusieurs millions d’années : « Le fait que cet avantage féminin soit si constant laisse penser à une origine biologique profonde ».
Génétique et comportements à risque : un double handicap masculin
Si les bases génétiques contribuent indéniablement à cet écart, elles ne suffisent pas à tout expliquer. Les femmes disposent de deux chromosomes X, offrant une forme de « sauvegarde » contre certaines mutations néfastes, alors que les hommes n’en possèdent qu’un.
Ce mécanisme octroie aux femelles une protection accrue face aux aléas génétiques. Cependant, c’est souvent dans le quotidien que se joue la différence. D’après Alan Geller, expert en santé publique à Harvard, les hommes sont davantage exposés à des comportements à risque : tabagisme, consommation excessive d’alcool ou encore exposition accrue aux maladies cardiovasculaires et certains cancers comme le mélanome ou celui du poumon. Leur moindre recours au dépistage préventif renforce encore ces vulnérabilités.
L’impact insoupçonné du rôle de soignant
Une autre découverte majeure concerne la corrélation entre espérance de vie et implication dans les soins aux jeunes. Chez les espèces où un sexe s’investit davantage auprès des petits, celui-ci vit généralement plus longtemps – une observation valable pour l’être humain également.
Les femmes, souvent investies dans la prise en charge familiale, tireraient ainsi bénéfice d’effets physiologiques et émotionnels positifs issus du soin apporté aux autres. Cela renforcerait leur résilience face au stress et améliorerait leur santé générale.
Des pistes pour réduire l’écart
Tout n’est pourtant pas joué d’avance pour les hommes. Les spécialistes rappellent que quelques mesures concrètes peuvent faire bouger les lignes :
- Bilan médical régulier
- Alimentation équilibrée
- Protection solaire et gestion du stress
Adopter des habitudes inspirées par celles observées chez les femmes pourrait permettre de resserrer ce fossé. Selon l’American Heart Association, le respect des recommandations essentielles (« Life’s Essential 8 ») – dont l’arrêt du tabac et le contrôle du poids – s’impose comme la voie royale vers une meilleure santé pour tous. Ainsi, biologie et comportement tissent ensemble la toile complexe mais modulable de notre longévité.
